L'EAU DES LARMES - Toile 10/10

WEST INTERIEUR,
NIXAMER ARTWORK 2025 ®

Dans de nombreuses traditions spirituelles et philosophiques, l’Ouest symbolise bien plus
qu’un point cardinal : il représente le monde invisible, l’au-delà, la fin d’un cycle et le seuil
d’un autre. Dans cette série, j’entoure systématiquement le mot “WEST”, comme on tracerait un cercle autour d’un rêve, d’un secret, ou d’un passage intérieur. Ce n’est pas une fuite du monde que je peins, mais une quête d’orientation existentielle. L’ouest devient ici une direction intérieure, un territoire émotionnel que l’on tente d’atteindre. Chaque toile agit comme une carte mentale, un repère dans ce labyrinthe intime. Les visages que je représente, bruts, expressifs, souvent déformés, sont les masques de cette recherche : ils crient, pleurent, se taisent, s’interrogent. Ils traduisent cette tension humaine constante entre l’être et l’image de soi, entre ce que l’on ressent et ce que l’on donne à voir. Ce sont des personnalités, parfois multiples, parfois fracturées Les mots, eux, sont tantôt affirmés, tantôt barrés. Ils vacillent entre certitudes et doutes. Il ne s’agit pas ici de dénoncer, mais plutôt de cartographier une périphérie intérieure, un endroit où les émotions débordent du cadre rationnel. Le langage visuel est volontairement brut, presque enfantin, pour laisser parler l’instinct, l’urgence, l’émotion. Ce que je cherche à peindre n’est pas “beau”, c’est vrai, ou du moins viscéral.

L'EAU DES LARMES

Ce tableau explore la rupture comme un espace intérieur en friche, un territoire de déconstruction émotionnelle. Le visage solitaire, tracé d’un geste noir brut, semble surgir d’un silence chargé, l’œil ouvert comme une faille. Il ne regarde pas vraiment – il observe, il attend, il encaisse. Il est la figure de celui qui reste, ou de celui qui part, mais toujours marqué par l’absence. Autour de lui, un fond kaki griffonné, saturé d’ébauches, de mots, de pensées raturées : le reflet d’un esprit en désordre, encore noyé dans les séquelles d’une relation brisée. La phrase "L’EAU DES LARMES", à moitié rayée, incarne cette tension entre l’aveu de la douleur et la volonté de la contenir. Il ne s’agit pas ici de pleurer, mais de retenir, de transformer le flot en langage. De faire de la peine une forme. Le mot “WEST”, cerclé d’orange, ne désigne pas une direction géographique, mais un cap intérieur. Il devient une manière de fuir, ou peut-être de se recentrer. C’est une direction symbolique : celle qu’on emprunte quand on se perd dans la fin d’un amour et qu’il faut choisir vers quoi aller. Le style est instinctif, presque urgent. L’acrylique, le feutre, les superpositions textuelles et visuelles donnent naissance à une matière vivante, abîmée mais vibrante. Le tableau ne cherche pas à réparer ce qui a été détruit. Il enregistre plutôt les secousses, les traces, les échos. Il fait exister la douleur non pas comme une plainte, mais comme une énergie graphique. C’est une œuvre sur l’absence, sur le vide laissé par l’autre et sur la façon dont ce vide devient un lieu de transformation. Le personnage est seul, mais debout. Frontal, presque lumineux malgré le chaos. Comme si, au cœur de la perte, naissait déjà la promesse d’un renouveau.

L'EAU DES LARMES,
Série WEST INTERIEUR

Acrylique, feutre, collage sur toile
NIXAMER Artwork & Clothes
Série numéroté 10/10,
Taille : 80 x 100 cm